Confortement d'un mur de soutènement - Vannes - Morbihan - 56

A quoi sert un mur de soutènement ?

Ce mur joue un rôle double :

• en amont, il soutient un cheminement piéton menant à un immeuble ;

• en aval, il protège la zone de déchargement des quais.

Exposé aux poussées de terres et aux variations du niveau d’eau (montée en charge et surpressions), l’ouvrage commençait à se déverser. L’enjeu : stabiliser rapidement sans démolition lourde, préserver la vêture et maintenir l’activité des usagers.

Diagnostic structurel : comprendre avant d’agir

Nous avons conduit un diagnostic structurel complet, en coordination avec un bureau d’études structure :

• relevés géométriques (aplomb, flèches, désaffleurements) ;

• inspection de la vêture (parement) et du corps du mur ;

• hypothèses géotechniques sur les poussées actives/passives, le niveau phréatique, les drainages et les surcharges (trafic, manutentions sur quai).

Le diagnostic a confirmé un déséquilibre progressif dû au cumul poussée des terres + pressions hydrauliques, aggravé par une drainance insuffisante. Une reprise en sous-œuvre ou un refouillement généralisé auraient été trop intrusifs et pénalisants pour l’exploitation.

Stratégie retenue : muraillère + tirants d’ancrage

Pour bloquer le déplacement sans créer de moments négatifs susceptibles de “sur-ramener” le mur au-delà de sa position actuelle, nous avons retenu une solution de confortement réversible et peu invasive :

• Muraillère (poutre de répartition en façade du mur) dimensionnée pour collecter et diffuser les efforts ;

• Tirants d’ancrage scellés dans le sol sain en arrière de l’ouvrage, réglés au couple/à l’effort pour stabiliser la paroi à l’état actuel, sans la forcer.

Pourquoi cette solution ?

• Intervention à ciel ouvert limitée : pas de démolition massive ni de reconstruction ;

• Maîtrise des efforts : la muraillère répartit, les tirants contraignent, l’ensemble supprime le déversement ;

• Préservation architecturale : la vêture est déposée puis reposée, renfort invisible en fin de chantier ;

• Site occupé : phasage compatible avec l’accès piéton et les opérations de quai.

Études et dimensionnement

Le BET structure a établi les notes de calcul et les plans d’exécution, en tenant compte :

• des poussées actives (terre + eau) et surcharges d’exploitation ;

• des combinaisons d’actions (SLS/ULS) et critères de flèche/rotation ;

• de la capacité portante des ancrages (longueur libre, longueur d’ancrage, adhérence) ;

• des contraintes de mise en tension pour stabiliser sans retrait excessif ;

• de la corrosion et de la durabilité (choix matériaux, protections).

Phasage de chantier en site exploité

Nous avons séquencé les opérations pour minimiser l’impact :

1. Balisage et sécurisation des cheminements et de la zone de manutention ;

2. Dépose soigneuse d’éléments de vêture aux points d’ancrage ;

3. Implantation et forage des tirants jusqu’au sol porteur, injection/scellement ;

4. Pose de la muraillère, platines et ancrages chimiques/mécaniques ;

5. Mise en tension contrôlée des tirants (suivi manométrique/couple), réglage fin pour bloquer la cinématique sans “rappeler” le mur ;

6. Repose de la vêture, traitement d’étanchéité des percements, finition ;

7. Nettoyage, restitution quotidienne des accès.

Les créneaux d’intervention ont été coordonnés avec les périodes de faible affluence et les opérations de quai, garantissant la continuité d’exploitation.

Détails techniques clés

• Muraillère : profil ou poutre reconstituée soudée (PRS) ou béton armé coffré selon contexte, assurant une répartition homogène des efforts sur le voile existant.

• Tirants : barres/torons précontraints ou passifs mis en tension contrôlée, avec têtes d’ancrage protégées ; scellement par injection pour garantir l’adhérence et la durabilité.

• Traitements de surface : anticorrosion, reprises d’enduits, joints de parement, réintégration de la vêture pour un rendu discret.

• Gestion de l’eau : vérification des drainages, joints de dilatation, points singuliers ; si nécessaire, amélioration de la décompression hydrostatique.

Contrôles, essais et traçabilité

• Essais de traction sur tirants (épreuves de réception) ;

• Contrôles des couples de serrage, des déplacements résiduels, du recalage d’aplomb ;

• Relevés photographiques, PV d’injection, bordereaux matière ;

• DOE complet (plans “tel que construit”, fiches techniques, recommandations d’entretien).

Résultats et bénéfices

• Stabilisation immédiate du mur de soutènement, arrêt du déversement ;

• Aucune interruption des accès piétons ni du déchargement des quais ;

• Préservation de l’esthétique : vêture reposée, renfort invisible ;

• Solution optimisée : délais contenus, coûts maîtrisés, durabilité assurée.

Cette approche de confortement par muraillère et tirants d’ancrage concilie sécurité, exploitation et intégration architecturale, tout en restant évolutive si, à l’avenir, des adaptations hydrauliques ou de drainage s’avéraient nécessaires.

Points différenciants de notre intervention

• Ingénierie sur mesure : dimensionnement précis pour stabiliser sans sur-correction ;

• Maîtrise du site occupé : phasage, protections, coactivité ;

• Respect du bâti : conservation de la vêture, finitions soignées ;

• Pilotage qualité : contrôles d’ancrage, traçabilité, DOE exhaustif.

Lexique

mur de soutènement, tirants d’ancrage, muraillère, confortement, stabilisation de quai, site occupé, diagnostic structurel, poussée des terres, reprise en sous-œuvre légère, vêture.

Besoin de sécuriser un mur de soutènement en site occupé ? Parlons de votre contexte et des contraintes d’exploitation pour dimensionner la solution la plus sûre et la plus discrète.